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19 juin 2013 3 19 /06 /juin /2013 23:05

 

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Pour aller plus loin

j'ai lâché sa main

pour un autre destin

j'ai lâché sa main

ne plus remettre à demain

séparer les chemins

inventer mon demain

j'ai lâché sa main

comme lorsque petite fille j'avais lâché celle de mon papa pour courir devant moi, courir vers l'inconnu, une petite aventure, la première liberté, la première indépendance,

je pouvais le faire...

je pouvais tomber, m'écorcher les genoux, me faire un bleu au front, rien n'avait d'importance, j'étais libre sur mes deux petites jambes frêles avec mes socquettes blanches et mes chaussures à lanière.

Ma jolie robe rose virevoltait autour de moi, c'était l'été, l'herbe était verte et douce sous mes pas. Je ne suis pas tombée, pas besoin de me relever.

je viens de refaire pareil,

j'ai lâché sa main

il n'y à plus d'herbe verte

je n'ai plus de chaussures vernies,

grand mère n'est plus en face de moi, à l'horizon, cet inconnu qui me semblait si lointain

il n'y a plus que moi, j'ai lâché sa main, fini l'emprise,

je peux courir vers mon destin, avec mes souliers en daim et ma valise en cuir, vêtue de ma robe en satin

il fallait essayer encore une fois

je peux tomber, je peux ne pas tomber,

on verra bien

j'ai lâché sa main

je file vers mon demain

vers un inconnu que j'espère joyeux et serein

mon regard est en paix

mon âme est apaisée

on verra bien demain

Elisabeth Capuana



 

J’ai lâché sa main dans le bruit et les lueurs sombres.

Puis, dans la mer houleuse, je me suis abandonnée.

Le ressac et les vagues mousseuses m’ont portée dans l’immensité nue.

Je laisse le vide s’installer en mon être.

Des couleurs douces cohabitent avec mes pensées.

Une transformation s’opère. Je suis «autre».

Longtemps, je nage.

Ce sont les brumes du soir qui m’ont sortie de l’eau.

Cette nuit-là, je dors, telle une enfant apaisée.

Ensuite, chaque jour, je rejoins les eaux tumultueuses,

mes compagnes,

mon remède

Chaque vague emporte un relent du passé.

Ne reste que l’instant. L’instant présent, vécu.

Celui-ci se révélant plus fort que les temps antérieurs.

Une saveur de bonheur s’instaure.

Mon être gagne de la force, des convictions.

La nage à la brasse bouscule la vie, la mienne.

Mes bras surmontent la sauvagerie des vagues

Les terreurs enfantines se dissolvent dans les flots

Sur le battement d’un cœur, je reprends sa main.

Mireille




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