J'aime la mer, car elle danse, elle bouge, elle miroite au soleil, elle m'émerveille...
Quand, sous le ciel noir,avec un reflet de lune, elle étale son silence profond,pas un clapotis, pas un ris, pas un souffle, j'aime la mer, car elle m'apaise, me berce, et je reste là, les pieds dans l'eau et le nez en l'air.
Jaime la mer, car, quand elle est colère, elle frappe de ses grandes lames grises et rugissantes, la roche qu'elle lamine, elle jette de grands paquets d'eau qui se déversent jusqu'au pont ou les passants hurlent de peur puis de rire.
Elle gifle les flancs du paquebot et fait se renverser le petit esquif du pêcheur...
J'aime la mer, car, de ma fenêtre, chaque jour, à chaque heure, que ce soit l'automne ou l'hiver, l’été ou le printemps, que le ciel soit bleu ou luisant de pluie, elle est toujours pareille et tellement différente...
Sophie
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J’aime la mer, car je ne sais pas pleurer.
Son eau fraîche me berce, m’emporte, malgré moi,
Hors de moi !
Comme une vague, ma mémoire s’enfuit, reflue, s’étale blonde ou sombre.
Les premiers souvenirs de la petite enfance sortent de l’oubli.
Surgissent, couleur sépia : les premiers petits pas hésitants ;
La robe, le bonnet, les souliers blancs.
Le regard perdu.
Avant ou après cette première photo ? - une pomme de terre crue dans la bouche… Son amertume me fait pleurer. Puis, un éclair de soleil traverse mes yeux…
Des étoiles bleues apparaissent… Les larmes coulent, roulent, mais
de bonheur !
Plus tard, il y a la petite maison à la campagne, le jardin potager,
la basse-cour : sources d’imagination, d’investigations, de découvertes.
Une souris morte, un petit canif pour entrevoir le secret des entrailles du monde… de la vie !
Ma mère n’apparait pas sur les photos. Elle n’est jamais là !
Les livres lus en cachette sont ma consolation, une forme de bonheur.
Les livres et la mer m’ont nourrie, purifiée du malheur.
Ce sont eux qui encore et toujours laminent les aspérités invisibles et me conduisent vers d’autres mondes.
Un livre à la main et les mouvements caressants de l’eau submergent le passé, actent le présent. Sans eux, j’aurai cessé de désirer la vie.
Mireille
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J'aime la mer et les ressacs
J'aime la mer et les remous,
Le soleil et le ciel
Les nuages qui s'y noient et ressuscitent
J'aime mes pieds qui crissent sur les galets
Ou qui s'enfoncent dans le sable
Tout dépend des latitudes
Tout dépend
Splash, splash,
La vague vient de mourir sur mes pieds
Mes orteils frétillent comme alevins apeurés
Mon bas de pantalon est trempé
La prochaine fois ; penser à le relever
Les coquillages jonchent le sol, morts, trop tard ou pour les manger ou pour les remettre à l'eau
Les couteaux me fascinent, de leur teinte sombre et brillante, tranchants comme une dague, élégants et élancés
Les oursins agressifs me narguent
Les bénitiers m'impressionnent
Je mélange les mers, les océans, les continents,
Où qu’elle soit je l'aime cette immensité plus forte que la terre
étalée et houleuse, blanche, verte, noire, écumeuse selon les saisons
selon les équinoxes
Mes pieds avancent. je suis heureuse je marche le vent me lèche le visage, les vagues m'encerclent
Ici ou ailleurs je suis bien
Enfin j'aimerais être bien
L'été, l'hiver, qu'importe
Un seul regret, je ne l'ai pas croisée sur mon chemin cet été
Ce n'est que partie remise
La montagne aussi est impressionnante et magnifique en vert et en blanc. La chasse à l'huître est juste un peu plus compliquée sur les sommets vertigineux.
Élisabeth
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